mercredi 31 octobre 2012

Aperçu sur le bouddhisme

Après Varanasi et les vertiges de l'hindouisme, nous voici à Bodhgaya pour une initiation à la quiétude du bouddhisme (non ce n'est pas un voyage d'étude religieuse mais, de facto, quand on est en Inde, on n'y échappe pas).
Bodhgaya est le lieu saint principal des bouddhistes car, bien que les bouddhistes soient une minorité en Inde, c'est bien ici que cette religion a commencé. Bodhgaya reçoit donc, pendant la saison d'hiver qui commence en ce moment, des milliers de pèlerins venant de nombreux pays asiatiques, notamment du Sri Lanka. C'est autour du Maha Bodhi, le « grand arbre », l'arbre où le Bouddha a reçu l'illumination, que se réunit tout ce monde. A côté est érigée une grande « stuppa » (grande colonne sculptée au-dessus d'un temple). Le parc tout autour est un lieu paisible de déambulation des pèlerins, chants, prière, conférences, méditations individuelles ou simple repos. La ville de Bodhgaya est ainsi toute dédiée à ces pèlerins, ainsi qu'à des Tibétains réfugiés, et des monastères et des temples bouddhistes fleurissent encore de tous côtés. Sans compter une énorme statue du Bouddha, de celles qui me donnent le vertige rien qu'à les apercevoir de loin. La diversité des styles, des couleurs, des symboliques entre les temples japonais, sri lankais, népalais, bouthanais, chinois... permet de varier les plaisirs, même s'il ne faut pas trop en abuser quand même. 

Le Bouddha dans sa période ascétique ci-dessus, et en version chinoise dans sa période du "juste milieu"

Le centre où nous sommes hébergés accueille surtout des Occidentaux. Bouddhistes ou pas, en tout cas des curieux, novices ou expérimentés du yoga ou de la méditation que nous pouvons pratiquer collectivement chaque jour. C'est que le bouddhisme lui-même ouvre des portes à toutes les sensibilités. A l'origine, c'était une philosophie née au 6e siècle avant J-C en réaction aux excès rituels et idolâtres des hindous. L'objectif était de développer une forme de sagesse personnelle par le détachement de la souffrance et des désirs de ce monde. Celui qu'on appelle « Bouddha » n'était en fait qu'un des sages (les « bouddhas » = les « éveillés ») ayant atteint le nirvana, mais qui a ressenti l'intérêt d'en partager les principes, ce qui a donné naissance à ses enseignements. Mais tout comme Jésus n'était pas chrétien, ce n'est qu'au fil des siècles que la vie et la philosophie du Bouddha ont été érigées en religion, avec son cortège de rites (toujours en partie empruntés à l'hindouisme), de symboles, de statues à effigie humaine et d'institutions. Après ça, comme pour toutes les religions, chacun en fait bien ce qu'il veut...
Nous passons quelques jours ici à apprécier le calme du lieu. Il est je crois rare qu'un site aussi important de pèlerinage soit aussi calme et agréable, paré d'autant d'arbres et de verdure. Assis ou allongé sur l'herbe, on peut ici passer des heures à observer les pèlerins tourner les moulins à prière, écouter les mantras ou apprécier ces ornements infinis de fleurs fraîches et odorantes, blanches ou orange, disposées partout (mais ne cherchez pas des photos de cela dans mon album, je n'en ai pas prises).
Nous louons des vélos, ce qui nous donne l'occasion, outre les quelques émotions de la circulation à gauche, d'aller faire une escapade un peu en campagne, entre rizières, villages et autres arbres sacrés. En rentrant, Joseph prête son vélo à une jeune adolescente toute contente de pouvoir en faire et nous guider à travers champs et villages. A rouler sur une digue caillouteuse de 30 cm de large, évidemment je ne manquerai pas la chute inévitable dans la rizière... Et c'est aussi à bicyclette que je croise... un éléphant, bien chargé de branchages impressionnants. Incrédible India !





PS : je ne peux pas finir cet article sans un clin d’œil à mes anciens collègues et presque-collègues... avec un beau vrai mandala conçu avec des poussières naturelles de toutes les couleurs !

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