lundi 17 septembre 2012

Déclaration de solidarité avec la grande marche indienne Jan Satyagraha 2011-2012

Cela fait plus de deux ans que la mobilisation a commencé pour soutenir la Jan Satyagraha. Des dizaines d'organisations et de personnalités en France ont soutenu la déclaration suivante, initiée par Gandhi international.

  Plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim


En ce XXIème siècle, plus d’un milliard d’êtres humains souffrent de la faim. Toutes les 4 secondes, une personne meurt des conséquences de la malnutrition, en majorité des enfants de moins de 5 ans. 25 % de la population mondiale consomment 85 % des richesses disponibles et, chaque année, 30 % de ressources en plus de ce que la planète peut régénérer sont utilisées.
La moitié des habitants de notre monde sont agriculteurs dont les 3/4 travaillent encore uniquement à la main. Assurer à ces paysans les conditions requises pour qu’ils puissent vivre de leur travail est l’un des enjeux majeurs d’un développement durable, pour que la violence ne soit pas la seule alternative de millions de pauvres, affamés, spoliés, corvéables et déplacés vers les bidonvilles des grandes métropoles.
La terre, l’eau, les semences, les forêts, les minerais - biens communs de l’humanité - sont accaparés par les investisseurs avec l’assentiment des États ou dans leur impuissance. Partout sur la planète, exploitations minières ou forestières, grands barrages, zones touristiques, monocultures hyper-intensives d’exportation à base d’OGM ou production d’agrocarburants remplacent les cultures vivrières. Cet accaparement des terres s’amplifie.
Parallèlement, l’afflux sur les marchés des pays du Sud de denrées alimentaires produites dans les pays riches avec d’énormes moyens mécaniques et massivement subventionnées génère une concurrence déloyale qui ruine les paysanneries locales.

Marche pour la justice, le droit à l’alimentation, à la terre, à l’eau, aux semences, aux forêts


Organisée en Inde d’octobre 2011 à octobre 2012 par le mouvement Ekta Parishad, la marche non-violente pour la justice Jan Satyagraha sera une action forte et emblématique. Elle rassemblera, dans sa dernière étape en octobre 2012, 100 000 pauvres, paysans sans terre, tribaux et Intouchables qui vont marcher pendant 30 jours, pour faire valoir leurs droits aux ressources vitales et à une vie dans la dignité.
Cette marche est une opportunité historique de mettre en lumière les questions fondamentales de justice sociale et économique: partage des richesses, accès aux ressources naturelles, souveraineté alimentaire, dettes des pays pauvres, place des plus démunis dans nos sociétés, rôle des femmes, mais aussi démocratie participative, responsabilités des sociétés multinationales et du système financier international, choix d’un modèle de vie et de développement durable et équitable pour tous. Il ne s’agit pas d’assister les populations en situation de misère, mais de reconnaître leurs droits aux ressources indispensables à la vie, de permettre leur travail et favoriser leur initiative.

Globalisons la solidarité


Nous invitons les citoyens et les organisations de la société civile à soutenir cette marche de toutes les manières possibles, et à revendiquer, de manière déterminée et pacifique, auprès des instances internationales (ONU, FAO, OMC, Union européenne, OCDE, G 20, Banque mondiale, etc.), le droit d’accès des populations locales aux ressources naturelles (terre, eau, semences, forêts, etc.), ce qui implique le respect des législations existantes et leur renforcement par des mécanismes de régulation et de contrôle. Pareillement, en droit international, le droit à la souveraineté alimentaire doit être reconnu comme supérieur aux droits du commerce et de l’investissement.
Sur tous les continents, il importe de globaliser la solidarité. En 2012, nous appelons les citoyens à organiser des actions non-violentes simultanées et concertées (marches, sit-in, chaînes humaines, moments de silence, concerts, etc.) en lien avec la marche indienne pour la justice, particulièrement entre le 2 octobre (journée internationale de la non-violence) et le 17 octobre (journée internationale de lutte contre la misère).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire